Article du International Herald Tribune sur le système judiciaire japonais

En lisant the international Herald Tribune cette semaine (l'édition du 15 mai), je suis tombée sur un article qui m'a estomaquée.

http://www.iht.com/articles/2007/05/07/news/japan.php?page=1 

Un article qui parlait du Japon. D'habitude, quand on parle du Japon, on aborde son avancée technologique avec des téléphones portables qui vous permettent de payer votre McDo, d'ouvrir votre porte... Là, c'était tout autre chose.

Contexte : Le Japon et moi c'est une longue histoire qui a commencé au début des années 90 avec les mangas du Club Dorothée. Passion qui a disparu avec le Clud Dorothée... Pas entièrement disparu, juste calmée... Au début du 21ème siècle, cette passion est revenue en force. J'ai redécouvert les mangas, le Japon et l'histoire du pays grâce au manga Rurouni Kenshin qui aborde la fin de l'ère Edo (Samurai, Shogunat) et le début de l'ére Meiji (le siècle des lumières en quelque sorte avec une ouverture à l'occidental et des progrès scientifiques). Je me suis ensuite intéressée à la langue, à la société...

Par sa culture différente, l'Asie est un monde qui me fascine. J'aime le respect qui caractérise cette société : respect des traditions, respect des ainés... J'aime leur vision collectiviste où la famille a un rôle central, où on vit en "réseau"... J'aime beaucoup d'autres choses mais je ne les développerais pas maintenant.

Cependant, je sais que le système nippon n'est pas parfait. Surtout pour les jeunes comme moi. Là-bas, seule l'élite peut recevoir une bonne éducation. Les étudiants sont constamment sous pression et le taux de suicide est très élevé à cause de cette forte concurrence. Le respect des ainés amènent quelquefois au mépris des jeunes qui ne peuvent pas faire leurs preuves. Je sais que la notion de "garder la face", de ne pas "faire honte" conduit quelquefois à des extrèmes comme l'exemple d'un dirigeant qui s'est suicidé car un avion de sa compagnie s'était crashé provoquant la mort de plusieurs personnes.

Cet article de l'International Herald Tribune intitulé "Coerced confessions : justice derailed in Japan" m'a montré un autre aspect négatif : le système judiciaire japonais. On y apprend que la police mène des interrogatoires qui méprisent les droits les plus élémentaires des hommes. Les suspects sont "cuisinés" pendant des heures et les policiers leur repétent en boucle "avouer".

"It's because they kept saying, 'Confess, just confess,' " Fujimoto said during an interview at her home. "They wouldn't listen to anything I said."

Les policiers n'hésitent pas à jouer sur les valeurs japonaises en disant aux suspects qu'ils apportent la honte sur leurs familles, que leurs proches vont perdre leur travail, que leurs enfants vont devoir supporter les brimades des autres élèves...

"They said that my grandson would be bullied at school, that my child would be fired from his company, that my whole family would suffer forever" (Ils disaient que mon petit fils allaient subir les moqueries de ses camarades, que mon fils allait perdre sa place, que toute ma famille en souffrirait)

La pression est si énorme (15 h d'interrogatoire par jour) que les personnes arrêtées plaident coupable alors même qu'elles n'ont rien fait. Elles inventent une histoire de toutes pièces, une histoire décousue mais que les policiers ne vont pas remettre en cause car ils ont obtenu ce qu'ils voulaient.

Certains refusent d'avouer à tout prix et préférent clamer leur innocence. Ceux-là sont envoyés en prison mais peu importe, ils préféreraient mourir que de plaider coupable. Et l'article conclut sur un éloquent "This kind of thing just shouldn't be tolerated in this world." (ce genre de chose ne devrait pas étre toléré dans ce monde)